Pierre, fidèle lecteur de ce blog, nous a un jour offert un livre de récit d'un tour du monde à vélo. Nous avions déjà quelques enfants en bas âge et nous avions trouvé l'expérience géniale. Lors d'un salon du tourisme non loin de chez nous (nous n'allons pas qu'au salon de l'agriculture à Porte de Versailles ;-) nous avions ensuite été tenté par un ouvrage remarquable de tours du monde insolites (avec un piano, en solex, en bateau minuscule, etc.) mais aussi par des guides de rando en France du stand de la fédération française de randonnée.

Ensuite, à l'occasion des réflexions lors de diverses opportunités professionnelles et familiales, des perspectives d'évasion, de changement d'activité, de réorientations nous ont toujours effleuré l'esprit. Après quelques jours de rêve, elles ont échoué à être poursuivies face à un rationalisme prudent ou à une analyse de risque n'en percevant pas tout les bienfaits collatéraux.

Lors de ces phases d'imagination de concept trip, il nous est arrivé d'acheter un guide Europe on a shoe string, de calculer la longueur de boucles possibles en véhicule automobile ou de regarder le prix d'un camping-car d'occase. A l'envie de continuer à découvrir le monde s'ajoute la sensation d'une activité régulière sclérosante par manque de mobilité et sûrement nocive pour notre santé physique. La saison hivernale accentue évidemment ce constat par la contrainte de passer nos week-end en région parisienne.

Ainsi l'emprunt récent à la bibliothèque du Lonely Monde et de plusieurs ouvrages d'alpinisme ou de marcheurs a relancé cette ambition. Mais détrompez-vous, nous n'avons pas revu nos ambitions à la hausse. Au contraire les contingences familiales et sanitaires nous poussent à une bien plus grande humilité. Cette modestie ne rend pas pour autant stupides ou caduques les velléités d'aventure. Et les bienfaits qu'un voyage peut apporter sont tout aussi manifestes qu'il soit homérique ou banal.

Donc, nous avons entrepris pas un beau soleil frais de dimanche matin de novembre d'initier un tour et une traversée de Paris par étapes. A pied, en suivant un tracé tortueux sur un super topo, nous sommes partis avec deux enfants sur trois et un parent sur deux commencer notre périple à la porte Maillot. Nous nous sommes arrêtés à la place de Clichy laissant pour une autre étape la découverte de Montmartre. Notre autonomie de marche étant limitée et la logistique devant rester abordable, nous utilisons les transports en communs entre la maison et les points de départ et/ou d'arrivée du parcours. Lilian a marché durant tout le trajet et Anaïs a alterné entre la marche et les épaules (qui amènent vite des fourmis dans les jambes - de la portée). Nous avons tous beaucoup aimé cette promenade,...

... au point de continuer le week-end suivant entre Belleville et Porte Dorée. Lilian étant enrhumé, seul Papa a marché avec, sur le dos dans le manduca, Anaïs qui avait très vite envie de rentrer, mais s'est tout de même endormie durant une bonne partie du parcours.

A ce rythme, il nous reste environ huit étapes avant de finir notre périple !